COVID-19, une aubaine pour les gourous et autres charlatans !

Alors que l’épidémie de coronavirus sidère une partie de la population, de «nouveaux gourous» ont fait leur apparition et profitent de cette crise pour prêcher des théories, des conseils soi-disant de bien-être, mais qui sont des mesures de sujétion psychologique, voire de captation d’argent ou qui cherchent simplement à se faire une notoriété !

Comment se fait-il que nous disposions d’autant d’informations, mais nous sachions si peu ? Noam Chomsky

Sachez que généralement, les dérives sectaires reposent sur «trois piliers», à savoir : une idéologie, un gourou et un phénomène d’emprise.
Si les deux premières sont facilement identifiable, le phénomène d’emprise psychologique est parfois plus difficile à détecter.
Les croyances extrêmes, prennent racine sur la misère, l’angoisse et l’inquiétude des êtres humains, ou sur les situations que l’on ne peut pas maîtriser. Un désarroi qui fait que l’on peut se porter sur des solutions irrationnelles, puisque le rationnel semble ne pas apporter les réponses souhaitées.

Il ne s’agit absolument pas ici de faire des amalgames, une chasse aux sorcières ou d’imposer ma vision, mais juste vous inviter à ne pas perdre votre discernement.
La spiritualité, les thérapies alternatives peuvent être une arme précieuse que je recommande car je suis parfaitement conscient que nos gouvernants, les médias et les lobbyistes connaissent eux aussi tous les principes d’ingénierie sociale et les stratégies de manipulation de masse. 

Faire des choix libres, cohérents et éclairés nécessite un processus de prise de recul, plaçant le “bon sens” au coeur de la réflexion.  Face à la complexité de cette période, l’intuition sans discernement ne suffit pas pour vous guider.

Boris Cyrulnik nous dit : “Quand le réel nous désespère, la rêverie constitue un facteur de protection.”

Nos peurs nous font mettre des masques car elles participent à la construction de notre système de croyances . Nos croyances ne sont que des pensées  qui nous permettent de donner du sens à notre expérience, à notre existence et à la place que nous occupons dans le monde.

  • Alors croire n’est-il pas le moyen de compenser notre ignorance ?

Croire n’est pas le produit d’une expérience personnelle, c’est une fin qui met un terme au questionnement et à la recherche.
Croire, c’est selon moi renoncer à explorer et intégrer par soi-même le mouvement de la vie.

En adhérant à des dogmes, des concepts défini, je me ferme à l’expérience de l’infini.
Vouloir expliquer la vie, c’est comme chercher à expliquer l’infini, nous n’avons ni les mots, ni le mental approprié pour en saisir toute la grandeur et la splendeur.

Comme le disait Albert Einstein : ” La pensée n’est tout simplement pas en mesure de nous révéler ce qui nous dépasse”.

Les hommes ont toujours eu besoin d’un imaginaire individuel ou collectif qui leur permette de se situer dans l’existence et dans l’univers.
Plus l’imaginaire sera productif et plus il sera séduisant car il sera en mesure de proposer des réponses, des illusions cohérentes à de nombreuses questions existentielles. 

Uppaluri Gopala Krishnamurti disait: ” Vous faites l’expérience du monde et des choses à partir et depuis ce point de vue, ce point de référence. Il faut qu’il y ait un point, et c’est ce point qui crée l’espace. S’il n’y a pas de point, il n’y a pas d’espace. Ainsi, toute expérience que vous pouvez avoir à partir de ce point est une illusion.”

Malgré cette compréhension, l’homme a toujours été en quête d’un dieu, d’un messie, d’un sauveur, d’un élu, d’un héros ou d’un mentor servant de référentiel pour comprendre, saisir et enfermer le monde dans son mental.
Toutes ces figures, ces discours, ces croyances que nous voyons surgir de partout sur le web ne font que nous limiter dans notre rapport au monde.

En période de crise, de propagandes, de peur, de frustration, de privation de liberté,  d’angoisse du futur, l’imagination est incontestablement d’une aide précieuse pour se projeter dans un hypothétique futur.  

Oui, l’imagination est un besoin fondamental pour l’homme, cela lui permet d’accéder à des ressources positives. Imaginer c’est s’absenter, s’élancer vers une autre vie, une nouvelle réalité. Mais ne perdons pas de vue qu’enfermés dans une réalité imaginaire, l’homme à tendance à réduire, sinon à proscrire, les références au réel qui pourraient perturber sa logique interne et remettre en question ses certitudes.

L’articulation entre un imaginaire fermé et la prise en compte du réel a considérablement varié selon les époques, les systèmes de pensée, les circonstances et dans une époque de narcissisme exacerbé par les réseaux sociaux, les certitudes remplacent l’ouverture aux interrogations. Si l’imagination permet de s’évader, il ne faut cependant pas trop en avoir pour ne pas perdre contact avec la réalité, donc rester prudent, exercer son sens du discernement face à tous ces séduisants discours.

La spiritualité prend une place de plus importante dans cette crise du Covid et nous voyons jaillir un peu partons des prêcheurs new-âge et par leur discours, ils créent plus de dualité là où ils devraient nous conduire à une vision unifiée de l’existence.

Leur raisonnement est bien souvent binaire, ainsi le bien est ce qui conforte leur vision des choses, le mal est ce qui la remet en question, voire la conteste. Celui qui s’abandonne à cette perspective ne voit dans l’autre, au mieux, qu’un élément de sa construction, au pire une nuisance qui dérange et compromet celle-ci.
L’équilibre psychique est à la fois complexe et fragile, c’est pour cela que la dissonance cognitive est un des moyens pour ne pas rompre cet équilibre.

**************

Dans tout les cas, les évènements, les croyances et tous les éléments de notre expérience sont abordées à partir d’une perspective unique, d’une position perceptuelle singulière et l’ensemble des discours qui tournent autour de COVID-19 n’échappent pas à cette règle.

Face à ce que nous vivons, les hindous diront que c’est la fin « Kali yuga », les bouddhistes diront que la roue du Dharma a fini un cycle de 2000 ans.
Les news-âges diront que c’est l’entrée dans l’ère du verseau (Calendrier Maya), ils parleront d’ascension de l’humanité, de l’élévation du taux vibratoire de la terre, de l’entrée dans la 5D etc…
Les chrétiens diront que c’est une bataille du bien contre le mal ou “apocalypse” qui veut dire “révélations”, en référence à saint Jean, ils font référence à la la marque de la bête, à l’antéchrist… 
Pour une catégorie de juifs, c’est les temps messianiques, pour d’autres, c’est la rédemption par le chaos (Khazars) etc etc…
Chacun ses croyances et ses dogmes, mais il me semble que nous devons trouver la vérité universelle, celle qui peut nous unir.
**************
 

Face aux discours traitant de la spiritualité, tout ce qui est entendu peut être remis en question avec la perspective de Ramesh Balsekar, car pour lui, il est tout simplement impossible à l’homme d’expliquer et comprendre le pourquoi des choses, la but de la création, de ce que nous vivons ou expérimentons : 

“Connaissance et inconnaissance implique obligatoirement une relation entre un sujet/observateur et un objet/observé ou entre un créateur et sa créature.
Un physicien est le sujet observateur et l’atome l’objet observé, le scientifique est le sujet observateur et la cellule l’objet observé
L’objet-observé n’étant généralement que le produit du sujet et possède obligatoirement une conscience inférieure à celui qui l’observe.
Le problème vient de l’orgueil de l’être humain qui cherche à connaître sur quelles bases dieu, la source ou la conscience supérieure fonctionne.
Fondamentalement, qu’est-ce qu’un être humain ?
Il est l’objet, le produit d’une conscience, d’une intelligence supérieure.
L’être humain par l’intermédiaire de son mental limité ne fait donc qu’usurper la subjectivité du créateur !
Pire encore, dans une parfaite vision anthropomorphique, l’être humain transforme l’énergie créatrice en un simple objet qu’il prétend connaître !
Cette connaissance est tout simplement impossible, mais malgré cela c’est sur la base de cette parfaite escroquerie intellectuelle que des hommes se font la guerre depuis des milliers d’années.”

Si pour certain, l’homme est une création divine, ça n’est absolument pas la vision du journaliste et scientifique Sébastien Bohler qui semble le confirmer dans son livre « Le Bug Humain » ce qu’avait déjà mis en avant le neurochirurgien Paul McLean, l’homme serait un être dysfonctionnel.
Ils émettent l’hypothèse d’un conflit entre notre cerveau cortical et notre cerveau reptilien, ce qui pousserait l’homme à toujours plus, surpopulation, surpoids, surproduction, surconsommation, surchauffe, surendettement etc…
L’humanité à basculée dans l’ère de tous les superlatifs !

” Nous sommes peut-être la dernière génération qui vivra dans l’opulence, la santé et la consommation sans frein. Dans trente ans, le monde n’aura plus rien à voir avec ce que nous voyons aujourd’hui. Année après année, les températures montent, les océans aussi, des milliers d’hectares de terres se transforment en désert et des millions de personnes se préparent à quitter leurs foyers pour migrer. De tout cela, nous sommes responsables. Pour la première fois de son histoire, l’enjeu pour l’humanité va être de se survivre à elle-même. Non plus à des prédateurs, à la faim ou aux maladies, mais à elle-même.”

Face aux discours qui semblent placer l’homme au centre de la nature et de certaines théories new-âges qui parlent par exemple d’ascension, les propos de l’astrophysicien Hubert Reeves donnent selon moi à réfléchir et semblent aller dans le sens de l’analyse précédente  des spécialistes en neuroscience  :

« Je pense que l’humanité n’est pas nécessairement la favorite de la nature, que l’humanité peut très bien disparaître, que nous ne sommes pas une espèce sacrée, qu’il y a eu 10 millions d’espèces animales jusqu’ici, que neuf millions ont été éliminées… On n’est pas l’espèce élue, comme on l’a cru pendant longtemps ; la nature peut très bien se passer de nous. Et elle ne nous éliminera pas ; c’est nous qui pourrions nous éliminer. Et si nous nous éliminons, la nature ne fera pas particulièrement un deuil, mais elle continuera à développer d’autres espèces, en espérant que ces espèces seront plus en mesure de se préserver et de ne pas se détruire. »

Pour le philosophe, physicien et prospectivisme Marc Halévy, il est urgent de sortir de la cécité ambiante, d’ anticiper plutôt que subir l’inéluctable effondrement de la modernité et devons tous contribuer à l’émergence d’un nouveau paradigme qui sera celui de nos petits-enfants !
Il nous rappelle que la capacité porteuse de la terre est de 2 milliards d’individus, nous sommes bientôt 8 milliards.

” La pandémie signe la fin de l’orgueil des hommes. Un appel à la modestie. Un coup de semonce. Une injonction forte de la Vie à revenir à la vraie Vie ! “

“- Revenir à la Terre, ce n’est point l’idée que chacun doive redevenir paysan. Revenir à la Terre, c’est revenir au Réel, c’est abandonner toutes les utopies et rêveries, tous les fantasmes et tous les imaginaires, pour assumer, de tout cœur, la réalité du Réel telle qu’elle est et telle qu’elle va.
– Revenir à la Terre, c’est sacraliser l’existence à la gloire de ces trois déités que sont la Matière (Hylê), la Vie (Zôon) et l’Esprit (Noûs), et qui ne forment qu’un seul et unique Divin (Logos), l’unique source de l’ordre (Kosmos) et de l’harmonie (Dikê) du Tout-Un (to Pan) ; un Divin unique, immanent, présent partout, en tout, toujours.
– Revenir à la Terre est le plus court chemin pour revenir sur Terre et pour que l’humain y reprenne sa juste et petite place, au service de ce qui le dépasse, au service de l’accomplissement en plénitude de la Matière, de la Vie et de l’Esprit.
C’est lui qui est à leur service,  et non l’inverse.”

Paradoxalement à l’analyse précédente, au tournant de ce siècle, un génie allemand nommé Hans Veihinger a écrit un livre appelé – La Philosophie du comme si-. Dans cet ouvrage, il dit que si vous comprenez et acceptez vraiment, que vous n’avez aucun libre arbitre, que vous n’avez aucun contrôle sur quoi que ce soit, l’ayant accepté, vous retournez tout simplement à vos occupations dans la vie comme si vous disposiez d’un libre arbitre. Il utilisait le soleil comme exemple. Vous savez que le soleil ne va nulle part, et pourtant vous utilisez les expressions “lever de soleil” et “coucher de soleil” comme si le soleil était en mouvement. Alors, utilisez votre “libre arbitre”, présumez que vous avez un libre arbitre, continuez à utiliser ce mot, et continuez à agir, comme si vous aviez un libre arbitre.

“Il y a un océan sur lequel les vagues vont et viennent, mais l’océan reste le même.
Les vagues ne sont pas séparées de l’océan, mais les vagues ne sont pas l’océan.
Les vagues ne sont que des formes qui naissent sur l’océan, des apparitions qui surgissent et qui disparaissent.
Une vague qui reste à jamais une vague ne peut pas être appelée une vague.
Le mot vague signifie qu’elle meurt, à peine est-elle née.
Ce d’où la vague surgit est toujours là, mais ce qui surgit n’est plus.
C’est une danse du transitoire sur le sein de l’éternel.
L’océan est non-né; la vague naît.
L’océan ne meurt jamais, la vague meurt toujours.
Au moment où la vague sait qu’elle est l’océan, elle va au-delà de la chaîne de la vie et de la mort.
Mais tant que la vague croit qu’elle est une vague, elle se retrouve dans le cadre de la naissance et de la mort.
Ce qui est, est non-né et immortel.
D’où la naissance viendra-t-elle?
Rien n’est né du vide. Où la mort se produira- t-elle?
Rien ne se perd dans le vide. Ce qui est, est éternel.
Le temps n’y fait aucune différence, il ne l’affecte pas.
Cette existence nous dépasse, car nos sens ne peuvent comprendre que la forme.
Nos sens ne peuvent pas comprendre ce qui est au-delà du nom et de la forme.
Il est intéressant de noter que très souvent, vous êtes allé au bord de l’océan et qu’en revenant, vous avez dit que vous aviez vu l’océan.
Mais vous n’en avez vu que les vagues, vous n’avez pas vu l’océan.
On ne peut pas voir l’océan. Ce que vous voyez, ce sont les vagues.
Les sens ne peuvent voir que ce qui apparaît en surface.
Ce qui est dedans reste au-delà de leur compréhension.
Les sens voient la forme superficielle, le sans forme qui est dedans leur échappe.
Le monde du nom et de la forme n’est né qu’à cause des sens. Ce n’est pas l’existence.
Tout ce qui a un nom et une forme naît et meurt et ce qui est au-delà du nom et de la forme est éternel.
Cela n’est pas né et cela ne mourra pas non plus.
Personne ne peut jamais concevoir sa propre mort.
On ne peut pas s’imaginer que l’on va mourir.
On aura beau essayer de s’imaginer qu’on meurt, on se retrouvera toujours là.
Même si on s’imagine mort, on se retrouvera toujours là en train de voir, on se tiendra debout là, en dehors de la mort.
Nous ne sommes pas capables de nous mettre dans la gueule de la mort, même en imagination, parce qu’en l’imaginant, on continue de regarder de l’extérieur.
Celui qui imagine se tient à l’extérieur, il ne sera donc pas capable de mourir.
Cette voix de l’intérieur, c’est la voix de l’océan.”
Osho

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: