“La vie n’a pas de sens, ni sens interdit, ni sens obligatoire. Et si elle n’a pas de sens, c’est qu’elle va dans tous les sens et déborde de sens, inonde tout. Elle fait mal aussi longtemps qu’on veut lui imposer un sens, la tordre dans une direction ou dans une autre. Si elle n’a pas de sens, c’est qu’elle est le sens.” Christiane Singer
Le coaching psycho-existentiel s’inscrit dans un cadre où le client a le besoin de travailler sur le sens de sa vie et d’aborder les grands enjeux de l’existence.
Paradoxalement, c’est dans le domaine de la philosophie et non dans les approches de l’école de Palo Alto que la notion de sens et de recherche de sens, a le plus d’importance. Être capable de donner du sens à ce qui nous arrive mais aussi à son existence est essentiel pour espérer mener une vie épanouie.
Dans les années cinquante, Viktor Emil Frankl, professeur autrichien de neurologie et de psychiatrie a été le créateur d’une nouvelle thérapie, qu’il a baptisé logothérapie, qui prend en compte le besoin de « sens ontologique » et la dimension “spirituelle” de la personne.
Le philosophe américain Lou Marinoff à beaucoup œuvré pour que le « Philosophy Consulting », le nom donné aux États-Unis à ce type d’accompagnement, acquière ses lettres de noblesse. Ne perdons pas de vue que la philosophie est donc depuis son origine, il y a 24 siècles, une sagesse de la vie et surtout une pratique quotidienne de l’humain.
Socrate, l’homme qui a donné à la philosophie son nom mais également ses lettres de noblesse, pratiquait en effet son art simplement en marchant dans les rues d’Athènes. Lors de ces promenades, il parlait avec tous, jeunes et vieux, gens du peuple, esclaves et aristocrates, savants ou ignorants (les détenteurs d’un faux « savoir » étant cependant sa cible privilégiée). S’instaurait à cette occasion ce que Socrate appelait un « dialogue », mais qui était plutôt, comme il le définissait également, un « accouchement ». Et de cet accouchement, naissaient des vérités que l’interlocuteur de Socrate, à sa grande surprise, portait en lui tout en l’ignorant.
Dans ce cadre, l’intervention du coach repose sur un travail fait en conscience avec le client qui consiste à éclaircir les termes des questions que se pose le client en relation avec le travail qu’il effectue avec le coach.
Le coaching psycho-existentiel n’a qu’un seul but, c’est le changement. Pas le changement en général, mais le changement en particulier, le vôtre, celui qui vous fait évoluer d’une étape vers une autre.
Ce coaching entend remettre le client au centre de la psychologie et s’attache à la croissance positive plutôt qu’à une vision “thérapeutique”. Le coaching psycho-existentiel a également pour ambition de soutenir toutes les dimensions de l’individu : physique, cognitive, émotionnelle, sociale et spirituelle.
Cette pratique spécifique de coaching va au-delà des enjeux classiques du coaching qui sont de se fixer un objectif et de se donner les moyens de l’atteindre. Ce coaching psycho-existentiel vise une transformation globale qui permette à la personne de se connecter à ses valeurs, ses ressources, ses aspirations intérieures pour manifester son être profond .
Cette approche est appropriée pour toute personne qui désire s’engager dans un travail personnel et se questionne sur lui-même et le sens de son existence.
Cette pratique spécifique de coaching va au-delà des enjeux classiques du coaching qui sont de se fixer un objectif et de se donner les moyens de l’atteindre.
Ces questions existentielles sur la nature humaine ont toujours été posées par les philosophes. Camus parle d’absurdité et de solitude, Montaigne de finitude, Sartre de responsabilité et de liberté… La thèse défendue par Schopenhauer est que la satisfaction de nos désirs est insuffisante au bonheur ; par conséquent, la condition de l’homme est inévitablement malheureuse. Nous les retrouvons aussi chez les cliniciens issus de la mouvance humaniste-existentielle. Maslow, Rogers, May, Rank, Yalom, Frankl. Le terme « existentialiste » définit une manière d’être, une façon de percevoir les êtres humains dans laquelle le praticien a le souci d’une compréhension aiguisée du comportement humain. L’approche existentielle porte sur l’homme vivant, son expérience, son vécu, son éprouvé. L’objectif est d’aider l’homme en souffrance à inventer son chemin.
Le coaching psycho-existentiel s’attache principalement aux aptitudes et aux potentialités auxquelles la théorie positiviste ou behavioriste ou encore la théorie psychanalytique ne laissent que peu, voire aucune, place : Amour, Créativité, Soi, Croissance, Organisme, Satisfaction des besoins élémentaires, Accomplissement de soi, Valeurs morales, Être, Devenir, Spontanéité, Jeu, Humour (…)
Le triptyque du bonheur selon Irvin Yalom : aimer, créer, travailler.
S’il y a souffrance, c’est qu’il n’y a pas de sens donné aux évènements de la vie. Celui-ci se construit au fil de l’existence. C’est le sens de la formule de Sartre : « L’existence précède l’essence ». La névrose révèle avant tout un être frustré de sens, ce qui doit conduire à penser que l’exigence fondamentale de l’homme n’est ni l’épanouissement sexuel, ni la valorisation de soi, ni le plaisir, ni le bonheur, mais la plénitude de sens et les difficultés du quotidien sont le reflet d’une vie inauthentique, c’est à dire la traduction de mécanismes de déni ou d’évitement de l’angoisse existentielle. Concrètement, l’individu recherche l’adaptation aux conditions de vie au lieu de devenir l’auteur de sa propre existence tout en acceptant qu’il ne pourra jamais parvenir à aucune certitude ni aucun contrôle sur celle-ci.
Le coaching psycho-existentiel ne visent pas la paix de l’esprit mais la tension vers un sens, un objectif à accomplir car le sens de la vie n’est ici pas un concept abstrait, il s’agit d’authentifier ce qui donne de la valeur à l’existence et de se sentir responsable de mettre en œuvre une attitude engagée de réponse à une vie qui nous questionne sans cesse.
C’est une forme de pratique de la relation d’aide qui s’appuie principalement sur les réflexions menées par le courant de pensée philosophique généralement dénommé Existentialisme. La démarche du coaching psycho-existentiel s’appuie très largement sur la réduction phénoménologique et sur la réflexion philosophique afin de permettre l’explicitation et l’enrichissement du mode d’être au monde de la personne.
L’humain naît de la relation :
Le coaching psycho-existentiel est une rencontre entre deux individus, le coach et le client. C’est une relation authentique qui rentre dans le cadre des approches humanistes et s’inspire entre autre du travail d’ Irvin D. Yalom, de Carl Rogers, de Viktor Emil Frankl. C’est un accompagnement qui s’appuie sur l’empathie et l’engagement intérieur du coach, dans une relation avec la singularité de son client. Le coach considère son client comme un “tout” et s’intéresse principalement à “l’ici et maintenant” dans la relation. Le coach part de sa propre existence qu’il partage avec son client “e”, chose qui n’avait jamais été faite auparavant. Il faut savoir oser partager toutes ces questions délicates avec un compagnon d’humanité. Tout cela doit mener à un enrichissement des liens avec ceux qu’on aime, à l’authenticité avec autrui et les personnes que l’on côtoie et ce, dans la vie en général. Le coach devient un compagnon sensible, au même titre que son patient, il est quelqu’un qui cherche et non quelqu’un qui sait.

- À quoi bon ?
- Pourquoi sommes-nous là ?
- Pourquoi allons-nous mourir ?
- Pourquoi allons-nous être séparés de ceux que nous aimons ?
- Qu’est-ce que je fais de ma vie ?
- Qu’est-ce que je fais de ma solitude ?
Quelle autre raison qu’un vécu d’échec personnel, d’insatisfaction, de douleur physique ou psychique, d’incapacité pourrait pousser un individu à se poser ces questions poignantes ?
Elles surviennent lorsque les modèles traditionnels qui nous servaient de référence ne fonctionnent plus, ou lorsqu’on manque de modèles. On ne vit pas toujours cela en termes d’échec, mais d’insatisfaction, de douleur, d’incapacité. On ne sait plus, on ne peut plus continuer ainsi. On en dit ce qu’on peut, et le coach porte une attention particulière au langage verbal et corporel pour mettre à jour la signification intime de cette impossibilité à se positionner, à prendre sa place aujourd’hui.
Il n’est pas d’accompagnement qui ne prenne cette questions en toile de fond.
L’existentiel est toujours, de façon plus ou moins explicite, plus ou moins assumée, à la fois le moteur et ce qui influence nos actions et ce qui tourmente notre existence.
Deuil, maladie, chômage, solitude, divorce, reniment des enfants, problèmes financiers… les occasions ne manquent pas pour nous interroger sur le sens de notre existence.
Le coaching psycho-existentiel, invite à se poser les questions les plus importantes de nos vies. Et c’est en passant par ces questions, étrangement, que la vie prend un goût nouveau.
Toutes ces choses que nous dénions, au départ, que nous n’avons pas du tout envie de confronter, font que si nous sommes accompagnés sur ces questions-là, le goût de notre vie change !
L’angoisse est le « carburant » de la souffrance psychique et des troubles psychologiques. C’est pourquoi la thérapie existentielle s’intéresse aux angoisses les plus fondamentales, celles qui se trouvent liées aux enjeux ultimes de notre existence. Ces enjeux, qui sont autant de limites, sont les suivants :
- La mort : Notre existence est limitée dans le temps et il nous est particulièrement difficile, voir impossible, d’admettre qu’un jour tout sera fini.
- L’isolement ontologique (solitude) : Nous sommes limités dans la relation à autrui. Chacun de nous arrive seul dans ce monde et en repart seul, sans qu’il lui soit jamais possible de fusionner avec d’autres. Notre conscience reste totalement distincte et séparée des autres consciences, et cette idée peut s’accompagner d’un sentiment de solitude effrayant.
- L’absence de sens : Nous sommes également limités dans notre compréhension du monde. Quel sens faut-il donner à sa vie ? Il n’existe aucune réponse définitive. Chacun est donc contraint de décider lui-même du sens qu’il convient à donner à son existence, tout en restant en proie au doute et à la peur de se tromper.
- L’absence de détermination : Même si « nous n’avons pas demandé à naître », à partir du moment où nous sommes conscients, nous sommes inéluctablement responsables de notre existence, de nos actes, de nos engagements, de ce que nous sommes. Nous ne pouvons échapper à la nécessité de faire des choix et, et notre liberté nous semble souvent beaucoup trop lourde.
Pour échapper à ces angoisses, nous pouvons ainsi poursuivre une illusion de la fusion avec autrui – ce qui peut mener à la dépendance affective, à la passivité, etc. – ou bien choisir de nous comporter de façon « héroïque » – ce qui peut mener à la recherche d’une indépendance excessive, de la perfection, à l’immersion dans le travail, à l’isolement, etc.
Il existe une infinité de modalités défensives, dont certaines se retournent contre nous en devenant rigides et systématiques. Les conséquences de ces défenses psychiques dysfonctionnelles peuvent être très diverses : crises d’angoisse, dépression, troubles psychotiques, mais aussi perte de sens, mal-être, difficultés relationnelles, dépendance affective, répétition des échecs, comportements à risque, addictions, etc.
Schématiquement, le travail, en thérapie existentiel, consiste à identifier les défenses psychiques du client et à les rendre plus souples et plus adaptées. Il ne s’agit pas tant d’explorer le passé du sujet que ses différents niveaux de conscience des enjeux de l’existence. Tout se passe dans « l’ici et maintenant » de la séance, dans le type de relation instaurée avec le thérapeute, dans la qualité des relations avec autrui, dans les choix ou les non choix faits actuellement.