Coaching de vie – Approche philosophique de la vie – Développement personnel.

“La vie n’a pas de sens, ni sens interdit, ni sens obligatoire. Et si elle n’a pas de sens, c’est qu’elle va dans tous les sens et déborde de sens, inonde tout. Elle fait mal aussi longtemps qu’on veut lui imposer un sens, la tordre dans une direction ou dans une autre. Si elle n’a pas de sens, c’est qu’elle est le sens.” Christiane Singer

Le coaching psycho-existentiel s’inscrit dans un cadre où le client a le besoin de travailler sur le sens de sa vie et d’aborder les grands enjeux de l’existence.

Paradoxalement, c’est dans le domaine de la philosophie et non dans les approches de l’école de Palo Alto que la notion de sens et de recherche de sens, a le plus d’importance. Être capable de donner du sens à ce qui nous arrive mais aussi à son existence est essentiel pour espérer mener une vie épanouie.

Dans les années cinquante, Viktor Emil Frankl, professeur autrichien de neurologie et de psychiatrie a été le créateur d’une nouvelle thérapie, qu’il a baptisé logothérapie, qui prend en compte le besoin de « sens ontologique » et la dimension “spirituelle” de la personne. 

Le philosophe américain Lou Marinoff à beaucoup œuvré pour que le « Philosophy Consulting », le nom donné aux États-Unis à ce type d’accompagnement, acquière ses lettres de noblesse. Ne perdons pas de vue que la philosophie est donc depuis son origine, il y a 24 siècles, une sagesse de la vie et surtout une pratique quotidienne de l’humain.

Socrate, l’homme qui a donné à la philosophie son nom mais également ses lettres de noblesse, pratiquait en effet son art simplement en marchant dans les rues d’Athènes. Lors de ces promenades, il parlait avec tous, jeunes et vieux, gens du peuple, esclaves et aristocrates, savants ou ignorants (les détenteurs d’un faux « savoir » étant cependant sa cible privilégiée). S’instaurait à cette occasion ce que Socrate appelait un « dialogue », mais qui était plutôt, comme il le définissait également, un « accouchement ». Et de cet accouchement, naissaient des vérités que l’interlocuteur de Socrate, à sa grande surprise, portait en lui tout en l’ignorant.

Dans ce cadre, l’intervention du coach repose sur un travail fait en conscience avec le client qui consiste à éclaircir les termes des questions que se pose le client en relation avec le travail qu’il effectue avec le coach.

Le coaching psycho-existentiel n’a qu’un seul but, c’est le changement. Pas le changement en général, mais le changement en particulier, le vôtre, celui qui vous fait évoluer d’une étape vers une autre.

Ce coaching entend remettre le client au centre de la psychologie et s’attache à la croissance positive plutôt qu’à une vision “thérapeutique”. Le coaching psycho-existentiel a également pour ambition de soutenir toutes les dimensions de l’individu : physique, cognitive, émotionnelle, sociale et spirituelle.

Cette pratique spécifique de coaching  va au-delà des enjeux classiques du coaching qui sont de se fixer un objectif et de se donner les moyens de l’atteindre. Ce coaching psycho-existentiel vise une transformation globale qui permette à la personne de se connecter à ses valeurs, ses ressources, ses aspirations intérieures pour manifester son être profond .

Cette approche est appropriée pour toute personne qui désire s’engager dans un travail personnel et se questionne sur lui-même et le sens de son existence.

Cette pratique spécifique de coaching  va au-delà des enjeux classiques du coaching qui sont de se fixer un objectif et de se donner les moyens de l’atteindre. 

Ces questions existentielles sur la nature humaine ont toujours été posées par les philosophes. Camus parle d’absurdité et de solitude, Montaigne de finitude, Sartre de responsabilité et de liberté… La thèse défendue par Schopenhauer est que la satisfaction de nos désirs est insuffisante au bonheur ; par conséquent, la condition de l’homme est inévitablement malheureuse. Nous les retrouvons aussi chez les cliniciens issus de la mouvance humaniste-existentielle. Maslow, Rogers, May, Rank, Yalom, Frankl. Le terme « existentialiste » définit une manière d’être, une façon de percevoir les êtres humains dans laquelle le praticien a le souci d’une compréhension aiguisée du comportement humain. L’approche existentielle porte sur l’homme vivant, son expérience, son vécu, son éprouvé. L’objectif est d’aider l’homme en souffrance à inventer son chemin.

Le coaching psycho-existentiel s’attache principalement aux aptitudes et aux potentialités auxquelles la théorie positiviste ou behavioriste ou encore la théorie psychanalytique ne laissent que peu, voire aucune, place : Amour, Créativité, Soi, Croissance, Organisme, Satisfaction des besoins élémentaires, Accomplissement de soi, Valeurs morales, Être, Devenir, Spontanéité, Jeu, Humour (…)

Le triptyque du bonheur selon Irvin Yalom : aimer, créer, travailler.

S’il y a souffrance, c’est qu’il n’y a pas de sens donné aux évènements de la vie. Celui-ci se construit au fil de l’existence. C’est le sens de la formule de Sartre : « L’existence précède l’essence ». La névrose révèle avant tout un être frustré de sens, ce qui doit conduire à penser que l’exigence fondamentale de l’homme n’est ni l’épanouissement sexuel, ni la valorisation de soi, ni le plaisir, ni le bonheur, mais la plénitude de sens et les difficultés du quotidien sont le reflet d’une vie inauthentique, c’est à dire la traduction de mécanismes de déni ou d’évitement de l’angoisse existentielle. Concrètement, l’individu recherche l’adaptation aux conditions de vie au lieu de devenir l’auteur de sa propre existence tout en acceptant qu’il ne pourra jamais parvenir à aucune certitude ni aucun contrôle sur celle-ci.

Le coaching psycho-existentiel ne visent pas la paix de l’esprit mais la tension vers un sens, un objectif à accomplir car le sens de la vie n’est ici pas un concept abstrait, il s’agit d’authentifier ce qui donne de la valeur à l’existence et de se sentir responsable de mettre en œuvre une attitude engagée de réponse à une vie qui nous questionne sans cesse.

C’est une forme de pratique de la relation d’aide qui s’appuie principalement sur les réflexions menées par le courant de pensée philosophique généralement dénommé Existentialisme. La démarche du coaching psycho-existentiel s’appuie très largement sur la réduction phénoménologique et sur la réflexion philosophique afin de permettre l’explicitation et l’enrichissement du mode d’être au monde de la personne.

L’humain naît de la relation :

Le coaching psycho-existentiel est une rencontre entre deux individus, le coach et le client. C’est une relation authentique qui rentre dans le cadre des approches humanistes et s’inspire entre autre du travail d’ Irvin D. Yalom, de Carl Rogers, de Viktor Emil Frankl. C’est un accompagnement qui s’appuie sur l’empathie et l’engagement intérieur du coach, dans une relation avec la singularité de son client. Le coach considère son client comme un “tout” et s’intéresse principalement à “l’ici et maintenant” dans la relation. Le coach part de sa propre existence qu’il partage avec son client “e”, chose qui n’avait jamais été faite auparavant. Il faut savoir oser partager toutes ces questions délicates avec un compagnon d’humanité. Tout cela doit mener à un enrichissement des liens avec ceux qu’on aime, à l’authenticité avec autrui et les personnes que l’on côtoie et ce, dans la vie en général.  Le coach devient un compagnon sensible, au même titre que son patient, il est quelqu’un qui cherche et non quelqu’un qui sait.

  • À quoi bon ?
  • Pourquoi sommes-nous là ? 
  • Pourquoi allons-nous mourir ? 
  • Pourquoi allons-nous être séparés de ceux que nous aimons ? 
  • Qu’est-ce que je fais de ma vie ? 
  • Qu’est-ce que je fais de ma solitude ? 

Quelle autre raison qu’un vécu d’échec personnel, d’insatisfaction, de douleur physique ou psychique, d’incapacité pourrait pousser un individu à se poser ces questions poignantes ?

Elles surviennent lorsque les modèles traditionnels qui nous servaient de référence ne fonctionnent plus, ou lorsqu’on manque de modèles. On ne vit pas toujours cela en termes d’échec, mais d’insatisfaction, de douleur, d’incapacité. On ne sait plus, on ne peut plus continuer ainsi. On en dit ce qu’on peut, et le coach porte une attention particulière au langage verbal et corporel pour mettre à jour la signification intime de cette impossibilité à se positionner, à prendre sa place aujourd’hui.
Il n’est pas d’accompagnement qui ne prenne cette questions en toile de fond.
L’existentiel est toujours, de façon plus ou moins explicite, plus ou moins assumée, à la fois le moteur et ce qui influence nos actions et ce qui tourmente notre existence.
Deuil, maladie, chômage, solitude, divorce, reniment des enfants, problèmes financiers… les occasions ne manquent pas pour nous interroger sur le sens de notre existence.

Le coaching psycho-existentiel, invite à se poser les questions les plus importantes de nos vies. Et c’est en passant par ces questions, étrangement, que la vie prend un goût nouveau.

Toutes ces choses que nous dénions, au départ, que nous n’avons pas du tout envie de confronter, font que si nous sommes accompagnés sur ces questions-là, le goût de notre vie change !

L’angoisse est le « carburant » de la souffrance psychique et des troubles psychologiques. C’est pourquoi la thérapie existentielle s’intéresse aux angoisses les plus fondamentales, celles qui se trouvent liées aux enjeux ultimes de notre existence. Ces enjeux, qui sont autant de limites, sont les suivants :

  • La mort : Notre existence est limitée dans le temps et il nous est particulièrement difficile, voir impossible, d’admettre qu’un jour tout sera fini.
  • L’isolement ontologique (solitude) : Nous sommes limités dans la relation à autrui. Chacun de nous arrive seul dans ce monde et en repart seul, sans qu’il lui soit jamais possible de fusionner avec d’autres. Notre conscience reste totalement distincte et séparée des autres consciences, et cette idée peut s’accompagner d’un sentiment de solitude effrayant.
  • L’absence de sens : Nous sommes également limités dans notre compréhension du monde. Quel sens faut-il donner à sa vie ? Il n’existe aucune réponse définitive. Chacun est donc contraint de décider lui-même du sens qu’il convient à donner à son existence, tout en restant en proie au doute et à la peur de se tromper.
  • L’absence de détermination : Même si « nous n’avons pas demandé à naître », à partir du moment où nous sommes conscients, nous sommes inéluctablement responsables de notre existence, de nos actes, de nos engagements, de ce que nous sommes. Nous ne pouvons échapper à la nécessité de faire des choix et, et notre liberté nous semble souvent beaucoup trop lourde.

Pour échapper à ces angoisses, nous pouvons ainsi poursuivre une illusion de la fusion avec autrui – ce qui peut mener à la dépendance affective, à la passivité, etc. – ou bien choisir de nous comporter de façon « héroïque » – ce qui peut mener à la recherche d’une indépendance excessive, de la perfection, à l’immersion dans le travail, à l’isolement, etc.

Il existe une infinité de modalités défensives, dont certaines se retournent contre nous en devenant rigides et systématiques. Les conséquences de ces défenses psychiques dysfonctionnelles peuvent être très diverses : crises d’angoisse, dépression, troubles psychotiques, mais aussi perte de sens, mal-être, difficultés relationnelles, dépendance affective, répétition des échecs, comportements à risque, addictions, etc. 

Schématiquement, le travail, en thérapie existentiel, consiste à identifier les défenses psychiques du client et à les rendre plus souples et plus adaptées. Il ne s’agit pas tant d’explorer le passé du sujet que ses différents niveaux de conscience des enjeux de l’existence. Tout se passe dans « l’ici et maintenant » de la séance, dans le type de relation instaurée avec le thérapeute, dans la qualité des relations avec autrui, dans les choix ou les non choix faits actuellement.

La liberté d’être au delà de tous nos conditionnements.

Tout ce que vous représentez, croyez, expérimentez et aspirez est le résultat de la pensée. Et la pensée est destructrice parce qu’elle n’est rien de plus qu’un mécanisme de protection, programmé pour protéger ses propres intérêts et sa survie à tout prix.

Le mental est le créateur de nos peurs.
Lorsque vos peurs prennent le dessus sur vous et que vous vous laissez envahir, vous n’êtes plus le maître de votre vie.
Il n’y a pas nos peurs et nous, il n’y a que nous, rien que nous et notre mental qui crée toutes ces peurs et veut ensuite s’en débarrasser comme si elles étaient des phénomènes venus de l’extérieur.
Nous sommes la peur et la peur est nous, indivisibles.
Nous devenons ainsi avec le temps un univers à nous seuls remplis de peurs, d’angoisses, de frayeurs, de craintes, et tout cela disparait quand nous quittons ce monde.
La prise de conscience lucide de tout ce mécanisme est la fin de toutes ces peurs psychologiques qui nous hantent.
Défusionner de  vos peurs vous aidera à reprendre la maîtrise de votre vie, à ne plus vous laisser influencer par toutes ces croyances mentales qui vous font peur au point de ne plus être libre d’être vous-même.

“Observez la nature.
Avez-vous déjà vu un arbre désespéré, un oiseau anxieux, un animal sauvage névrosé ?
Non, la nature ignore la tristesse.
Seul l’homme s’est égaré parce qu’il s’est cru très malin, très savant.
Votre intellect est une maladie.
Ne soyez pas trop savant, trop futé.
Sachez vous arrêter, ne pressez pas le citron jusqu’à la dernière goutte…”
OSHO

Le mental chez l’être humain devrait être utilisée pour le faire se sentir bien, et non pour le faire se sentir mal en se créant toutes sortes de peurs, d’angoisses, de scénarios non fondées.
Comment en arrive-t-on à développer ces peurs?
L’imagination fait partie du mental et est directement influencée par nos croyances mentales et le mental a pour fonction de départ d’anticiper les dangers.
Sa programmation fait qu’il se focalisera uniquement sur les hypothèses les plus négatives afin d’assurer la survie du corps. 

Dans la même logique, il mémorisera uniquement les évènements douloureux, traumatisant, négatifs, désagréable et créa ensuite des croyances en lien avec votre vécu en généralisant une expérience à l’ensemble des expériences que vous pourriez rencontrer.

La pensée positive est un leurre et les études démontrent que les personnes qui s’en sorte le mieux dans la vie sont les personnes pessimistes, car elles ont la faculté d’anticiper le négatif ou sont prêtent à y faire face. 

Donc les croyances mentales sont formées pour la plupart pendant notre enfance suite à des expériences douloureuses.
Ces expériences peuvent avoir été vécues, observées ou apprises. Dans tous les cas, nous avons associé ces expériences à la douleur et avons développé la peur qu’elles se produisent à nouveau.

Nous vivons dans une culture entièrement hypnotisée par l’illusion du mental et sans nous rendre compte du piège que nous tend notre esprit.
Cela peut aller jusqu’à nous gâcher l’existence, nous pourrir la vie…

Nous sommes littéralement enfermé dans un cadre de référence individuel, dans une sphère mentale composée d’un ensemble de croyances, de concepts, de mémoires et nous percevons le monde à travers le prisme de notre culture, de notre religion, de notre éducation, de notre époque et aussi le spectre de notre personnalité, ce personnage que nous nous sommes construit au fil des années en réactions aux stimulations de notre environnement.
Nous voyons aussi le monde à travers des filtres et des biais cognitif.

Nous sommes donc déconnectés de la réalité de l’existence, rejetant même la loi la plus basique qui est l’impermanence.

Nous confondons le monde tel qu’il est ordinairement décrit et mesuré, avec le monde tel qu’il est réellement. Nous sommes malades d’une fascination pour des idées, des conceptions, des théories, des symboles, des dogmes, des classifications, des stéréotypes, des normes …

Ce dont il est principalement question ici, c’est de défusion cognitive, c’est de sortir des illusions pour mieux affronter la réalité et danser avec la vie.
C’est de prendre de la distance avec nos pensées, de ne pas se faire étrangler par le mental. Quand je parle du mental, de la pensée je parle du mental complexe, ratiocinant et non du mental fonctionnelle, pragmatique, car oui, le mental peut être scinder en deux.

Au niveau personnel, les souffrances les plaisirs et les tourments qui surviennent font incontestablement partie de la vie.
Quand vous êtes capable de les accepter comme tels, de les accueillir sans être en proie au jugement, à la peur, à l’angoisse, à l’orgueil, à la culpabilité et à la haine… vous les voyez tels qu’ils sont, c’est-à-dire quelque chose de transitoire, d’impermanent, qui apparaît et disparaît.

Comme cela a souvent été décrit, ils sont comme les vagues sur l’océan, un coup de vent arrive, une vague se forme et s’il y a une tempête, les vagues deviennent alors plus hautes.
Que ce coup de vent se produise, ou que cette tempête se déclenche, ne dépend pas de vous.
Toutes les vagues, si douces ou déferlantes soient-elles, sont un produit de l’océan. Il ne pourra jamais en être autrement.

« Tout ce qui doit arriver arrivera, quels que soient vos efforts pour l’éviter.
Tout ce qui ne doit pas arriver n’arrivera pas, quels que soient vos efforts pour l’obtenir. »
Râmana Mahârshi

  • Le fait de ne pas avoir de pouvoir sur les événements de votre vie vous effraye t-il ?
  • L’action personnelle constitue la base du bien est du mal, du péché et de la vertu, de la récompense et de la punition, n’est ce pas ?

Tu accomplis une action et elle est jugée bonne ou mauvaise.
Si mes actes sont jugés mauvais, j’ai alors commis une faute et s’ils sont jugés bons, j’acquière un mérite.
L’idée de base étant, je suis celui qui agit et de ce fait, je suis responsable de mes actions.

Cette vision repose sur une vision duelle de l’existence mais aussi sur la notion du libre arbitre qui me semble être en totale opposition avec la construction de sa personnalité.
Donc, si ce que l’homme appelle son action n’est purement que la réaction du cerveau à une entrée de données sur laquelle il n’a aucun contrôle et qui est fonction d’une programmation sur laquelle il n’a pas de pouvoir non plus, alors comment peut-il vraiment dire que son action est la sienne.

Ce poids accablant que l’être humain traîne avec lui, qu’il porte sur ses épaules depuis son plus jeune âge est responsable de nos souffrances psychiques et de la construction du personnage, ce qui nous rend malheureux car notre vie n’est pas un concept binaire qui se classe dans un pôle « bien ou mal », comme si nous devions impérativement classer dans une extrémité « bonne ou mauvaise » chaque élément que nous vivons. 

Tout notre malheur repose sur un idéalisme de l’esprit, sur une construction mentale erronée car la réalité de la vie est bien différente de ce que nous aimerions qu’elle soit. la vie n’est pas toujours conforme à nos croyances et à nos désirs.
Les poisons de l’existence sont les « passions tristes », pour reprendre une expression spinozienne “la peur, la culpabilité, les reproches, l’orgueil, les inquiétudes, les attentes, la haine, la jalousie etc…”

Le sentiment de contrôle, de maitrise de notre existence induit des réflexes malheureux du cerveau qui génèrent du mal-être et des blocages. De nombreuses thérapies laissent perdurer cette illusion de contrôle oubliant aussi bien souvent l’effet rétroactif qu’il existe entre l’esprit, l’émotionnel et le corps.
Ces blocages laissent des traces dans le corps qui devient réceptacle d’un excès de tensions.
Il faut réhabiliter le corps comme matrice primordiale du mieux-être.

Aller mieux passe donc par l’expérience d’un changement, et l’expérience d’un changement suppose une action car pour sortir du mal-être, il est parfaitement inutile d’en comprendre les origines.
Que l’action s’effectue sous la forme d’un exercice, d’un apprentissage comme le zen, d’une séance d’hypnose, ou d’une autre façon n’a pas d’importance.

Le changement à lieu, lorsqu’à un moment plus ou moins long, la personne s’est laissée portée par du lâcher prise, c’est-à-dire que la personne a pris le risque d’arrêter de contrôler et de se laisser porter par le flux de la vie et pour accorder l’individu et son environnement.
Arrêter de contrôler, c’est accepter ce qui est, que cela soit en alignement avec nos préférences ou opposé à nos préférences.
Ainsi, la condition de base de tous changements vers du mieux être est un moment de lâcher prise, hors laisser venir le lâché prise est très difficile, tout simplement parce qu’il n’y a rien à y faire. En effet, il s’agit uniquement de se laisser faire.

C’est difficile, car nous sommes programmés pour comprendre, pour expliquer, pour contrôler et non pour laisser faire.

Dans le meilleur des cas, la compréhension rassure et permet de s’autoriser l’action qui déclenchera, peut-être, un changement. Mais, en soi, elle n’apporte pas de solution.

Pour aller mieux, le plus important est de (se) laisser faire, de laisser l’énergie de vie nous parcourir. 

   

Et si vous regardiez les choses sous un angle différent ?

“Une croyance n’est pas une idée que l’esprit possèdec’est une idée qui possède l’esprit Robert Oxton Bolt

On ne croit pas ce que l’on voit, on croit ce que l’on interprète de ce que l’on voit, en fonction des opinions et des stéréotypes que l’on partage.

Penser et croire se confondent sans cesse. À moins de vouloir tromper, ce que l’on pense suppose déjà croyance.

C’est l’autre qui proteste : « Tu ne peux pas penser ça ! » ou « tu ne peux pas croire ce que tu dis ! »

On pense en effet à l’intérieur d’un système de représentations que l’on remet rarement en question à moins d’une démarche spécialement et volontairement critique.

Non seulement « je pense donc je suis », mais « je pense donc je crois ».

Il se dit aussi bien « je pense que », que « je crois que », ce sont deux affirmations de soi équivalentes.

La croyance est donc le fait de tenir une chose pour vraie ou vraisemblable, d’accorder du crédit à une idée, de donner créance ou d’ajouter foi à un récit », selon le Dictionnaire international de psychanalyse.

Freud se définissait comme incroyant et ne cachait pas son athéisme.

Cette position, extérieure à toute vérité non démontrée, lui fait apparaître la croyance comme « une anomalie exigeant une explication ». 

On peut donc la considérer comme le degré minimal du savoir, parent pauvre de la connaissance scientifique par sa subjectivité, sa proximité avec l’opinion du plus grand nombre.

Elle est, dans un premier temps, une affirmation au caractère incertain car non étayée scientifiquement, proche d’une supposition au caractère subjectif.

La croyance ne serait qu’une approximation de vérité par sa dimension individuelle, opposée au caractère universel de la raison. Toute croyance impose notre confrontation avec l’épreuve de réalité. 

Epictète disait : « Ce ne sont pas les événements qui perturbent l’homme mais sa façon de les interpréter. »

La croyance flirte parfois avec la pathologie.

En faisant fi de la réalité, elle peut frôler une vision délirante du monde, expérience qui traverse tous les degrés, de la crédulité à l’adhésion, jusqu’à la superstition ou même la conviction délirante.

Tout délire est fondé sur une croyance qui lance un défi au réel. On peut croire à l’Immaculée Conception, au diable ou encore à l’existence des petits hommes verts et certains n’ont guère besoin de preuves pour étayer leur croyance.

Cette dernière donne un contenu figuré à des angoisses indéfinissables pouvant aller jusqu’à la certitude paranoïaque.

   

Autant apprendre à pêcher au bord d’une baignoire

L’animal, doté du langage et de consciences qu’est l’être humain, peine à vivre dans ce monde sans se poser la question du pourquoi de son existence.
Depuis de millénaires, nos ancêtres se posent cette question existentielle sans réellement l’avoir résolue.

L’humain semble avoir un besoin indéniable de “sens” pour avancer dans la vie.
Cette perte de sens a été appelée “névrose noogène” par le célèbre neuropsychiatre Viktor Frankl qui avait comprit que la perte de “sens” était source d’une réelle souffrance.

Sans rentrer dans une généralisation, il me semble que lorsque je regarde mes concitoyens, je vois un peuple de névrosé enfermé dans la répétition de ses erreurs, ancré dans des patterns stériles, dans la répétition de ses scénarios de vie et schémas mentaux qui reposent sur des croyances erronées de l’existence. 

Pourtant, Franklin Delano ROOSEVELT disait: “Faites quelque chose et, si ça ne réussit pas, essayez autre chose.”, cette phrase étant même devenue un des postulats de la programmation neuro linguistique, outils d’accompagnement en thérapie et en coaching.

L’humain semble s’obstiner à répondre aux nouveautés de sa vie personnelle, aux changements de société, aux bouleversements du monde par les mêmes recettes éculées sans comprendre que la pensée crée des frontières partout. La chose même qui crée les frontières et les différences ne peut pas être le moyen de combler les différents points de vue. C’est un exercice futile.

Il me semble urgent, indispensable de l’inciter non pas seulement à voir les choses différemment, mais à les faire désormais en fonction d’un autre système de croyances et de valeurs.

Nous devons changer de “cadre de référence”.
Oui, comme disait le célèbre astrophysicien à l’allure d’un papy bienveillant, une icône franco-canadienne de la pensée écologiste Hubert Reeves,  : «L’homme est fou. Il adore un Dieu invisible et détruit une nature visible, inconscient que la Nature qu’il détruit est le Dieu qu’il vénère.» 

Et cette nature ne s’intéresse qu’à deux choses : survivre et se reproduire. Tout ce que vous superposez à cela, tout l’apport culturel, est responsable de la perdition de l’homme.

La réponse à la question du non-changement ne peut être qu’une tautologie : le changement de comportement s’opère par le changement de comportement et il est impossible qu’il en soit autrement. Karasu cite cette phrase d’Epictète : “Pour faire de quelque chose une habitude, faites-la ; pour ne pas en faire une habitude, ne la faites pas ; pour vous défaire d’une habitude, faites-en une autre à la place.”

Les choses sont pourtant simples, c’est la vie qui pousse et qui s’impose, à chaque instant. Le corps n’a pas besoin du monde imaginaire du mental pour vivre, la respiration, le battement du coeur, la circulation du sang se font naturellement sans l’intervention illusoire de notre mental, ce mental qui nous a fait croire à une certaine supériorité sur tout ce qui nous entoure et qui nous a coupé du flux de la vie.

Je suis bien trop rationnelle pour chercher midi à quatorze heures. Mais la rationalité n’implique en rien d’admettre qu’il n’y a rien d’autre à attendre de la vie que ce que l’on vous a fait croire autant dans des dogmes spirituels, dans les théories news-âges ainsi que dans l’organisation d’une société dont la seule valeur est le consumérisme. Il apparaît dangereux et faux de prendre comme un absolu ce que les religions affirme aujourd’hui, alors que ses affirmations d’hier se révèlent insuffisantes et sont même parfois contredites. Par le fait même le croyant, le pieux, le religieux est renvoyé à sa conscience, à son bon sens, à son discernement face à cette bande d’exploiteurs, qui prospère grâce à la crédulité du peuple.
Ce n’est que si vous rejetez tous les chemins que vous pouvez découvrir votre propre chemin.

“Lorsque vous vous dites Indien, Musulman, Chrétien, Européen, ou autre chose, vous êtes violents.
Savez-vous pourquoi ?
C’est parce que vous vous séparez du reste de l’humanité, et cette séparation due à vos croyances, à votre nationalité, à vos traditions, engendre la violence. Celui qui cherche à comprendre la violence n’appartient à aucun pays, à aucune religion, à aucun parti politique, à aucun système particulier. Ce qui lui importe c’est la compréhension totale de l’humanité.” Jiddu Krishnamurti

Le spirituel étant même devenu de nos jours un ensemble de concepts et théories commerciales sans aucun fondement livrées au pouvoir des charlatans dans ce monde capitaliste. Un gourou, un maître, un enseignant spirituel est celui qui vous dit de jeter toutes les béquilles dont on nous a fait croire qu’elles sont essentielles à notre survie.

Le seul sacré est la vie et une révolution pacifique s’impose dans les plus brefs délais. Hubert Reeves disait :

“Je pense que l’humanité n’est pas nécessairement la favorite de la nature, que l’humanité peut très bien disparaître, que nous ne sommes pas une espèce sacrée, qu’il y a eu 10 millions d’espèces animales jusqu’ici, que neuf millions ont été éliminées… On n’est pas l’espèce élue, comme on l’a cru pendant longtemps ; la nature peut très bien se passer de nous. Et elle ne nous éliminera pas ; c’est nous qui pourrions nous éliminer. Et si nous nous éliminons, la nature ne fera pas particulièrement un deuil, mais elle continuera à développer d’autres espèces, en espérant que ces espèces seront plus en mesure de se préserver et de ne pas se détruire.” 

Nous ne sommes pas créés dans un but plus grand que les fourmis qui sont là ou les mouches qui planent autour de nous ou les moustiques qui sucent notre sang. Vouloir croire le contraire est bien là notre problème.

Regardez la nature, elle s’occupe de créer des individus absolument uniques, alors que la culture, la société, les religions ont inventé un moule unique auquel tous doivent se conformer.
C’est l’entourage qui nous fait, nous défait et nous restaure…
C’est grotesque, ça n’a aucun sens !

Pour être heureux, pour être bien portant, pour être en mouvement dans la direction de la vie qui est nôtre, il ne fait ni chercher son sens ni encore moins vouloir lui donner un sens. Il faut s’y laisser tomber, un point c’est tout. Mais cela est indigne, car l’être humain, ce fleuron de la création doit sans cesse, comme disent nos sages, se souvenir d’où il vient et où il va. Dire qu’il est né et qu’il mourra, c’est peut-être cela qui est indigne et qui est mesquin. La vie dont nous sommes quelque temps le porteur, c’est tout de même autre chose et plus grand, voilà le constat que nous transmet François Roustang, le philosophe français, ancien jésuite et ancien psychanalyste, devenu hypnothérapeute.

Aimer la vie, c’est désensabler le puits de notre existence que les tourmentes du désert ont obstrué, afin que l’eau nécessaire soit de nouveau à même de couler.

Le mot de peur revient souvent lorsque quelque visiteur abandonne son système de perception ordinaire pour se laisser envahir par la vie, pour laisser venir à lui une autre manière d’appréhender son existence, pour laisser s’imposer à lui l’immense complexité de la vie.

Sortir de l’illusion pour mieux affronter la réalité.

« Au lieu de se demander si la vie avait un sens, il fallait s’imaginer que c’était la vie qui nous questionnait – journellement et à toute heure. Nous devions répondre non par des mots et des méditations, mais par de bonnes actions, une bonne conduite. Notre responsabilité dans la vie consiste à trouver les bonnes réponses aux problèmes qu’elle nous pose et à nous acquitter honnêtement des tâches qu’elle nous assigne. »
Viktor Frankel

La réalité est que la vie est à la fois douce et cruelle: elle distribue autant d’émerveillement que d’effroi et ce, en quantités généreuses et parfois de façon inégale.
Il est parfois difficile de ne pas reconnaitre que la douleur, le regret, le manque, l’injustice ou encore le vide qui fait face à nos questionnements existentiels n’accompagnent pas chacun de nos pas.

Nous sommes tous dans le même bateau, la vie ne fait pas de distinction, personne ne peut y échapper y compris tous ces psychologues, psychothérapeutes et autres gourous du développement  personnelle ou spiritualités news-âges qui prétendent avoir réponse à tout.
Aucune tartufferie ou concept à l’emporte pièce ne peuvent changer les fondements sur lesquels repose la vie,  à savoir la naissance la vieillesse et la mort, limpermanence, l’interdépendance et la vacuité …

Pourquoi ?

Parce qu’une des particularités de l’espèce humaine est que chaque individu se construit, un “moi”, une conscience de lui même, une identité et une personnalité et c’est de cette cassure, de cette brisure, de cette rupture  dont nous sommes tous porteurs que découle un grand nombre de nos souffrances et la conscience de notre propre finitude, de notre propre mort.
Quand à nos frustration elles sont dues au contraste entre nos désirs et la réalité, elles prennent racines dans nos fausses croyances, sur notre vision erronée de la vie qui nous fait oublier que l’existence est un perpétuel mouvement, auquel il nous faut constamment nous adapter et comme le  disait Emmanuel Kant :  “Le bonheur n’est pas un idéal de la raison mais de l’imagination”

Oui, le mal de vivre, le doute, la confusion, la tristesse peuvent être partout et nulle part à la foi.
Ce sont des maux qui peuvent nous ronger malgré nous, jusqu’à nous enlever parfois toute force de vie….
Les raisons sont d’autant plus nombreuses que les difficultés de la vie n’épargnent personne.
Famille, couple, santé, argent, travail, santé, catastrophe naturelles, vieillesse, solitude, isolement….
Chacun doit affronter, un jour ou l’autre des crises, de la confusion, des doutes, des peines, des chagrins, des regrets et autres adversités parfois insurmontables.

Lorsque la réalité de l’existence vient nous percuter de plein fouet  et nous laisse chancelant, dans une sorte de brouillard avec un sentiment d’impuissance, de solitude, d’incompréhension, il est parfois bon de savoir qu’il y a quelqu’un qui est là pour nous.

Peu de choses, dans notre environnement social permettent de répondre à ces moments car en plus de l’éclatement des familles, le paradoxe de la modernité est que plus les moyens de communication se développent, plus notre communication s’appauvrie car c’est notre rapport à la communication et notre façon de nous lier les uns aux autres qui semblent être questionnés par nos nouveaux outils.

Dans le moments difficiles, il est bon d’avoir une oreille attentive, un soutien, de la bienveillance….
Une personne qui prend le temps de nous écouter,  sans jugement, sans interprétation, sans distinction sociale. qui reconnaisse notre peine et qui mesure l’étendue de nos souffrances. parfois nous avons juste besoin d’une main tendue, d’une écoute réelle, profonde et attentive, d’une personne sincère sur qui nous pouvons nous appuyer, car rien ne remplace l’implication du coeur.

Verbaliser sa souffrance, ses angoisses, ses douleurs psychiques est une démarche prophylactique, c’est un moment que vous vous accordez pour relâcher la pression, c’est une possibilité de vous restructurer, de découvrir vos ressources intérieures, d’exorciser ses démons.

La vraie sagesse, la vraie supériorité ne se gagne pas en luttant mais en laissant les choses se faire d’elles-mêmes. Les plantes qui résistent au vent se cassent, alors que les plantes souples survivent aux ouragans. Épicure

   

 

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