Si un disciple est élevé par un homme de Dieu, son âme devient pure. Et celui qui est éduqué par un charlatan et un hypocrite devient, comme son éducateur, petit, faible, impuissant et triste, incapable d’échapper à ses hésitations et inapte à aiguiser ses sens.
Dans la nature de l’homme, toutes les sciences on été pétries, à l’origine, de sorte que son âme montre les choses cachées : comme l’eau pure qui révèle ce qui, au-dessous d’elle, couvre son lit… cailloux, tessons, etc… et ce qui, au-dessus, se reflète à sa surface. Dans l’essence de l’eau, cette nature n’est pas acquise ; elle est innée. Mais quand l’eau est mêlée à de la terre ou à d’autres couleurs, cette propriété lui est retirée. Dieu le Très Haut a envoyé les prophètes et les saints telle une eau abondante et pure qui clarifie toutes les petites eaux impures qui se jettent en elle. La petite eau, une fois purifiée, se rappelle avec certitude son originelle pureté que troublèrent les couleurs sombres par la suite ramassées. Elle se souvient de son état premier et dit : »C’était là notre nourriture autrefois ».
Rûmî à travers ce texte, nous interroge ainsi :
Et l’homme se souvient-il de sa nature profonde une fois qu’il a été purifié par la prière et le jeûne ?
Se souvient-il qu’au fond de son âme se trouvent les choses cachées de Dieu ?
Ose-t-il alors, les manifester dans son quotidien ?
Ose-t-il se nourrir de cette nourriture première ?