Offrir un espace de parole

“Entre le stimulus et la réponse il y a un espace.
Dans cet espace est notre pouvoir de choisir notre réponse.
Dans notre réponse résident notre croissance et notre liberté.”
Viktor Frankl

Face aux souffrances de l’existence, il est impératif de ne pas négliger sa sante mentale et peu de chose, dans notre environnement social permet  de répondre à ces moments.

Ça n’est malheureusement pas les réseaux sociaux qui nous font nous sentir moins seul, vient alors s’ajouter à nos souffrances, un sentiment de solitude, d’abandon et d’impuissance.

Il est parfois bon de savoir qu’il y a quelqu’un pour nous, une présence, une personne qui soit en mesure de reconnaitre notre peine et l’étendue de nos souffrances, une écoute active, un confident, un soutien qui ne soit ni dans le jugement ou l’interprétation.

Il n’y a pas besoin de comprendre comment les individus fonctionnent pour les aider à aller mieux. L’écoute active, aussi nommée écoute bienveillante, est une technique d’accompagnement développée par le psychologue américain Carl Rogers selon laquelle la positivité de l’attitude de l’accompagnant libère une énergie qui pourra être aisément réinvestie dans la tâche à accomplir. L’absence de défenses réciproques permet d’accorder au discours un maximum d’attention, afin qu’il puisse être partagé et compris.

Pour commencer, l’acte de parole est extrêmement divers et nécessaire à l’être humain.
Il n’est pas possible de ne pas parler !
Paul Watzlawick (psychothérapeute, théoricien de la communication à l’Ecole de Palo Alto en Amérique) disait qu’« il est impossible de ne pas communiquer ». C’est-à-dire que même en restant silencieux par exemple nous parlons ! Car ne pas vouloir communiquer c’est déjà un acte de parole. Mieux c’est un acte de parole extrêmement fort et qui en général suscite beaucoup de réactions et d’émotions de la part de l’entourage de la personne perçue « non communiquante ».

Pour illustrer cela, il suffirait que j’arrête de parler ici quelques minutes ; et rapidement vous seriez persuadés que je dis quand même quelque chose et que mon attitude serait interprétée au mieux comme inadaptée, au pire comme désagréable et hostile.

En général les personnes qui ne parlent pas sont qualifiées de timides, réservées, mystérieuses, fières, négligentes, etc. . Rarement leur silence reste vierge d’intention !

  • Comment la parole peut-elle soigner ?

Cela peut surprendre qu’on puisse guérir par l’effet d’un simple dialogue. Lorsque nous consultons un spécialiste, par exemple un médecin, nous sommes habitués à nous voir prescrire des solutions concrètes et tangibles.
Pourtant, le métier d’accompagnant n’est pas le seul où la parole occupe une place centrale. C’est aussi le cas des enseignants, des interprètes, des avocats, des acteurs, et d’une façon générale, de la plupart des métiers de la communication.

Chacun d’entre nous peut observer à tout instant le fantastique pouvoir émotionnel, que possèdent les mots. En quelques secondes, de simples paroles prononcées ou entendues peuvent déclencher en nous les émotions les plus fortes, de l’enthousiasme à la colère, du désespoir au soulagement. Et c’est justement dans ce pouvoir des mots que réside l’outil de travail de l’accompagnant.

L’être humain est un être de langage, et c’est ce qui le différencie de tous les autres êtres vivants. Nous naissons sans connaître le langage, mais dès lors que nous apprenons à parler, d’innombrables connexions se forment à l’intérieur de notre cerveau et font de nous ce que nous sommes. C’est la parole qui donne forme à nos idées comme à nos émotions. Aussi, c’est au travers de la parole que nous avons le pouvoir d’agir sur elles.

En effet, cela peut surprendre qu’on puisse guérir par l’effet d’un simple dialogue. Qu’ils soient lus ou entendus, les mots s’impriment dans notre cerveau, y suscitent des images et des représentations multiples, y laissent des empreintes parfois durables. Ils peuvent nous blesser, mais aussi nous aider. Tout cela parce qu’ils ne transmettent pas seulement des informations, mais aussi des émotions.

Pour cela, il nous faut un interlocuteur, car la parole implique d’être deux. Or, le psychologue est un interlocuteur qualifié, et son savoir nous permet d’agir sur l’intérieur de notre mental, tout comme celui du médecin nous permet d’agir sur l’intérieur de notre corps. De plus, contrairement à notre entourage affectif, le psychologue n’est pas impliqué dans notre vie, et cette neutralité est la garantie de sa rigueur et de son objectivité.
 
Le plus court chemin de soi à soi passe par autrui.
 
 
 
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