Si le destin vient à ton secours,
L’amour viendra à ta rencontre.
Ne compte pas comme vie celle qui se passe sans amour :
Une telle vie n’entre pas en ligne de compte.
Chaque instant qui s’écoule loin de l’amour
Est, devant Dieu, comme un objet de honte.
Tout ce qui est léger dans la demeure
Au moment du départ on l’emporte avec soi.
L’heure qui s’écoule pour toi dans les douleurs de l’amour
Sera pour toi pleine de tendresse, comme la patience d’un père.
La pauvreté dont tu rougis
Sera pour toi, dans l’autre monde, un honneur.
Bien que l’amertume de la patience soit suffocante
Elle deviendra finalement agréable.
Quand le lion de l’esprit s’échappera de sa cage,
C’est vers ces prairies-là qu’il s’en ira.
Quand il descendra de cette carcasse d’âne,
Le roi du coeur sera un roi cavalier.
Déploie le pan du vêtement de l’effort,
Car du ciel se déverse une pluie d’or.
Tu étais caché, tu es devenu apparent ;
Toute chose cachée, un jour, deviendra manifeste.
Quiconque aujourd’hui ne se montre pas humble
Sera humilié comme le fut Pharaon.
Quiconque n’est pas transformé par le feu, comme la rose, en eau de roses,
Sera comme les épines jeté dans le feu.
Puisque Nemrod refusa d’être la proie de Dieu,
Il devint finalement la proie d’un moustique.
Quiconque ne respecte pas à présent la valeur du temps
Sera la victime d’une attente sans fin.
Quiconque a été choisi par l’amour
Sera enivré et hors de lui-même.
Celui qui n’est pas humble et ivre devant l’amour
Sera languissant jusqu’à l’éternité.
Si l’on n’est pas marqué par l’amour du sceau de l’instant,
On s’égare comme le chameau sans marque et sans bride.
Celui qui reste aveugle devant les exemples donnés
Sera humilié et sans honneur.
Il suffit. Bien que par la parole puisse être purifié le miroir du coeur,
Par trop de paroles, il sera de nouveau terni.
Ode No 974